L'îlet sur les rails du temps
17ème et 18ème siècles: Les colons installent des batteries sur l’îlet et construisent des dépôts avec au bord de mer, des magasins pour entreposer des marchandises venues de Saint-Pierre. L'îlet était au centre du développement de la ville. Le père Labat fit venir par canot depuis l'îlet du sable blanc et des pierres de taille pour la construction de bâtiments à Fond Saint-Jacques.
Fin du 18ème siècle: Construction d'un embarcadère entre l’îlet et la terre pour acheminer des marchandises.
1841: Décision de construire une voie de chemin de fer en direction de l’île. La voie traversait le boulevard Désir Jox vers un hangar situé en face de l’îlet.
1936: L'entretien du débarcadère souvent attaqué par la mer se révèle trop coûteux et le transport depuis l’îlet est définitivement arrêté.
2011: Coup d'envoi des travaux de rénovation de l’îlet réalisés par l'ONF.
29 février 2012: KOUDMEN réalisé par la population (collégiens, associations, marins pêcheurs, habitants, mairie, ONF) pour réaliser une chaîne humaine afin de transporter sable, eau et ciment du rivage à la CROIX, pour y entreprendre les réparations devenues indispensables.
Félix Lorne: L'îlet au cœur d'un drame
Né le 6 mars 1904 dans une famille modeste de Sainte-Marie, Félix Lorne, brillant instituteur se passionna pour son métier et ses élèves. Considérant l'éducation physique nécessaire à leur formation, il les emmenait au terrain de football faire des échauffements, les incitaient à entretenir leur forme.Le 3 mars 1950, le maitre a voulu compléter les échauffements par une leçon de natation. Ses élèves se baignent mais l'un deux se trouve en difficulté. Félix Lorne plonge sans hésiter et ramène l'enfant. Quand le jeune Luc Lagaville l'appelle à son tour au secours, il plonge à sa recherche, mais les courants tapis dans l'ombre submergent l'homme et l'enfant.
Si l'enfant fut retrouvé le jour même, c'est le 5 mars par un message délivré par une volée de malfinis tournoyant dans le ciel derrière l'ilet, que la mer rendit à la terre la dépouille du maitre d'école. Ce fut un des plus grands drames de la ville et même de la Martinique d'où 5000 personnes vinrent rendre hommage aux victimes et soutenir la population en état de choc.
Pour ne pas oublier son maître d'école, Sainte-Marie a donné son nom à l'école de Morne des Esses, à la place des fêtes de la commune; et son buste en bronze accueille locaux et visiteurs à l'office du tourisme, aux portes de la ville. Et comme, cette stèle commémorative qui invite au recueillement fut érigée ici-même sur les lieux du drame.
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